Concert magnifique des deux étoiles Montalbanaise et Toulousaine que sont Anaïs Constans et Kévin Amiel (St Pierre des Cuisines le 10/07/2023)

C’est devant un public attentif et réchauffé par l’air extérieur que le ténor Kévin Amiel et la soprano Anaïs Constans ont signé un magnifique concert qui nous a fait voyager de l’Italie à l’Espagne en passant bien sûr par la France. Ils étaient accompagné par le pianiste Jean-Marc Bouget qui nous a joué quelques morceaux superbes de virtuosité et d’émotions au passage des frontières franco-italienne et franco-espagnole. Pas de programme officiel, du coup, je n’ai pas tout reconnu ni retenu, notamment au niveau des mélodies (et au niveau des morceaux du piano) qui ouvraient le spectacle et au niveau des morceaux issus de Zarzuelas espagnoles. Nous avons eu dans l’ordre:

  • « L’ultima canzone » de Tosti (Kévin Amiel)
  • Une mélodie de Bellini (Anaïs Constans)
  • 2 arias et un duo de la Bohème de Puccini: « Che gelida manina », « Si mi Chiamano Mimi » et le duo « O soave fanciulla »
  • 2 airs de Roméo et Juliette de Gounod: « Ah lève toi, Soleil! » et la valse de Juliette « Je veux vivre »
  • Le duo des pécheurs de perles de Bizet (petit clin d’œil à l’ouverture de la prochaine saison du Capitole) « Leila! Dieu Puissant! »
  • 2 airs et un duo issus de zarzuelas et opérettes se déroulant en Espagne dont « Les Filles de Cadix »

Le public n’en ayant pas eu assez, nous avons eu droit à 3 bis, un pour chacun et un « duo » pour lesquels nous sommes parti à Mexico pour revenir sur les rives de la Garonne avec un magnifique « O Toulouse » de Nougaro et repris par des Toulousains, cela a toujours plus de « gueule » et de cœur!!!

Les 2 voix sonnent magnifiquement dans l’auditorium de Saint-Pierre des cuisines. Les couleurs sont différentes et la projection l’est également. C’est toujours intéressant de comparer les voix et ce soir j’ai vraiment eu l’impression que les projections vocales étaient différentes, K. Amiel possède un cône de projection vocale assez concentré alors que celui d’Anaïs Constans semble bien plus large. Les couleurs vocales sont également différentes mais le grand point commun c’est leur capacité à rentrer dans leurs personnages et ce soir, ils nous ont régalé que ce soit pour la Bohème ou pour Roméo et Juliette où l’amour naissant à su trouver son interprétation la plus juste et la plus sincère. Les deux voix sont magnifiques sur toute la tessiture donnée ce soir avec une belle homogénéité dans les registres. La voix de K. Amiel présente une puissance un peu amoindrie dans les graves. Est-ce parce qu’il avait opté pour une interprétation plus en mezza-voce du fait de l’accompagnement au piano? Seul lui pourrait répondre… De manière générale, sa partenaire m’a semblé plus sonore de part aussi une projection bien plus large. Finalement je m’étais fait cette même remarque au sujet d’Anaïs Constans que lors du concert vu il y a 2 ans avec Benjamin Bernheim.

La voix d’Anaïs Constans possède une rondeur toujours aussi magnifique et elle mène sa voix avec beaucoup de maitrise. Les vocalises et trilles de la Valse de Juliette comme les aiguës sont splendides! Elle arrive à alléger ses superbes moyens pour un magnifique « Si mi chiamano Mimi ». Dans le duo des pécheurs de perles, la voix se fait bien plus dramatique et montre la magnifique Leïla qu’elle est. J’aurai d’ailleurs bien aimé que ce soit elle en septembre qui endosse ce rôle que j’adore! Son tempérament allant magnifiquement avec les différentes évolutions du personnage, quel duo avec Zurga magnifique cela serait!!!

K. Amiel sur les Filles de Cadix comme sur Mexico nous a montré la très belle maitrise qu’il a de la voix de tête tout en alliant un humour et un abattage sur scène splendide. Je crois que je l’ai quand même encore plus apprécié vocalement dans l’air de Roméo et celui de la Bohème où il a pu nous montrer la superbe quinte aiguë qu’il maitrise ainsi que ses capacités de colorations avec beaucoup d’émotion dans toutes ses interventions. Une voix solaire comme je les aime! J’espère qu’il va revenir bientôt sur la scène du Capitole.

Le bis de K. Amiel: Mexico désopilant avec le public et l’aiguë final!
Le magnifique bis final: O Toulouse de Nougaro

Enfin pour réussir un concert avec 2 chanteurs, il faut qu’ils s’entendent bien et là… Il n’y a pas photo, on sent l’alchimie et la complicité entre les deux, les regards et les petites taquineries lors des bis et des saluts, un bonheur de chanter ensemble communicatif qui leur à valu à tous les 3 car le pianiste n’était pas en reste une très belle standing ovation!!!

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